La discution nocturne

Maeglin était attendu dans la tourelle Nord du château. Il était 3h et tout le monde était endormi. Tout le monde, sauf les gardes. A l'approche du jeune-homme ils croisèrent leur lances pour l'empêcher de passer.

Avez-vous une permission pour passer cet endroit? dit froidement l'un d'eux.

Sans un mot, Maeglin sorti de sa poche un papier remplie d'une écriture fine et italique. Il soutint le regard du second garde, sans tressaillir, avec cette même expression neutre sur son visage. Enfin le garde lui fit signe de passer avec un léger grognement.

Pourquoi un rendez-vous aussi tard? C'était lui qui l'avait fixé pour pouvoir parler en toute liberté sans que des oreilles indiscrétes n'écoutent à la porte de la tourelle Nord. C'était l'endroit où plus jamais personne ne passait, bien que par mesure de sécurité, la tourelle Nord était gardée jour et nuit.
Le jeune-homme gravit l'escalier en colimaçon qui semblait être sans fin. Arrivé en haut, il ne pris pas la peine de toquer à la porte, car il semblait n'y avoir encore personne.
Il s'adossa contre le mur circulaire de la petite pièce poussièreuse et attendit.

Enfin la porte s'ouvrit et Gabrielle apparut dans l'encadrement, un mini dragon dans ses bras.

Pourquoi tu as voulu me faire venir à cette heure-ci...et dans cette tour glacée?

Elle le fixa intensément, comme pour lire ses pensées. Mais Maeglin avait appris à fermer son esprit à toute personne extérieure.

Est-ce que tu aurais quelque chose de vraiment important à me dire?

Elle ouvrit la fenêtre et laissa le bébé dragon s'envoler dans la nuit.

Maeglin regarda Gabrielle, une expression toujours neutre sur son visage. Puis de sa voix grave que l'on entendait peu souvent il daigna enfin lui dire:

En effet. Certaines rumeurs font le tour de Vacélia, et pas des plus belles. Ces bruits qui courent vous concernent tout particulièrement.

Le jeune-homme vit sa protégée hausser un sourcil. Il s'empressa d'ajouter:

N'ayez aucune inquiètude cependant, je saurais faire discrétement taire ces rumeurs.

Il caressa le manche de son épée, qui était attachée dans son dos.

NON! je ne veux d'effusion de sang, Maeglin...

Son visage se durcit.

J'ai entendu ce qu'ils disaient, comme quoi ils avaient été choqués de voir un homme entrer dans mon château, alors que jamais ils n'avaient vu cela avant.

Elle marqua une pause.

Et aussi qu'ils croient que j'ai...Enfin vous savez...dit elle avec une petit sourire gêné, que j'ai plus que des relation d'amitié avec cet homme, mais je ne l'ai vu qu'une fois. Aussi pensent-ils que je suis une femme naïve qui se donne à n'importe qui et dont le prestige pourra se faire bouffer si facilement par un homme qui mentira et montrera sa vrai nature qu'après être monté sur le trône.

Elle leva sa tête vers son garde du corps.

Ai-je l'air aussi bête que cela?

Puis elle pris une grande inspiration et se tourna vers la fenêtre pour regarder si son dragon revenait.

QU'AI-JE FAIT POUR QU'ILS ME CRAIGNENT ET ME JUGENT SANS MÊME ME CONNAITRE? dit-elle avec rage, Des fois je voudrais bien laisser ma place au premier imbécile venu, qu'ils voient comme ce n'est pas simple d'être reine, des fois je me sens séquestrée dans ce château, parce que...

Elle souffla.

...Parce que je ne peux pas avoir une vie de femme NORMALE!

Maeglin n'avait peut être jamais eut l'occasion encore de voir Gabrielle autant en colère, depuis qu'il était à son service.
L'expression neutre sur son visage avait laissé place à la surprise.

*je leur ferait payer un par un leur non respect pour autrui* pensa-t'il.

Puis il se décolla du mur et avança doucement vers la jeune-femme. Doucement, il lui dit ces paroles:

Moi je sais que vous n'êtes pas comme cela, et je ne suis certainement pas le seul à le penser. Mais qu'importe la parole de ceux qui ne vous connaissent pas? dit-t'il maladroitement.

Et à la grande surprise de Gabrielle, il entoura ses bras autour d'elle.

Je serais toujours là pour vous écouter s'il vous en prend l'envie, à n'importe qu'elle heure, où que je sois, je viendrais.

Puis après quelques secondes d'étreinte, il s'éloigna enfin. Et repris comme si rien ne s'était passé:

Je pensais, que si vous changiez de place juste quelques temps, histoire de voir un peu d'autres coin de Vacélia, cela ne ferait aucun mal. Le changement est une bonne chose...c'est ce pourquoi je voulais vous parler ce soir. Planifier un faux enlèvement, rien que pour savoir à quel point les Vacéliens sont loyaux envers vous.

Ses yeux brillèrent avec démence.

Oh oui oui oui!

Des flammes apparurent dans ses yeux.

J'irais vivre dans ton repaire...oh à moins que tu ne veuille pas...Ensuite, je pourrais parler en toute liberté avec les gens à l'extérieur.
Il faudrait que je prévienne mes domestiques, qu'ils gardent le secret, mais qu'ils fassent semblant que je me soit fait enlever et paraissent affolés. Ainsi, l'illusion serait parfaite, non?
Mais après il faudra prévoir mon retour...Et là ce sera moins de la tarte, mais on verra cela au moment venu. Ca me parait si excitant. Dès demain, il faut qu'on partent, avant l'aube! laisse-moi le temps de préparer mon sac, on se rejoint devant l'entrée arrière!

Puis elle partie surexcitée en descendant les escaliers de la tour quatre à quatre.